Pour ceux qui sont affligés et accablés : l’Apocalypse de Saint Jean

Un nouveau livre édité par le monastère de la Transfiguration

La publication de conférences sur le livre de l’Apocalypse, données à Montgeron, dans les années 1990 par l’Archimandrite Placide, nous offre désormais un commentaire accessible, fiable et profond, d’un texte magnifique et difficile, du fait des symboles auxquels il fait appel, et dont le sens échappe, dans une première lecture, à l’homme d’aujourd’hui. Or, cet écrit magnifique, antidote de la peur et de la désespérance, s’adresse aussi aux chrétiens d’aujourd’hui, qui ont grand besoin de sa force vivifiante et roborative. L’imaginaire d’une apocalypse synonyme d’effroi, d’absurdité, d’anéantissement imbécile constitue un total contresens devant ce que la vision de saint Jean nous apprend. Certes, il y est bien question d’anéantissements, sauf qu’il s’agit de la destruction des forces du mal, de la pulvérisation des puissances blasphématoires et mortifères éructées par le Prince de ce Monde, le Satan. Dans ce livre, c’est la Mort qui est anéantie, jetée dans un océan de feu : l’Apocalypse est un livre pascal, un écrit du Tombeau vide. Père Placide montre avec force et clarté combien le message révélé à saint Jean est un message de consolation : les puissances de destruction se déchainent, en effet, car l’Adversaire sait que ses jours sont comptés. Quant au chrétien, comme le montre la vie de tant de martyrs, il participe déjà à cette réalité mystique sur laquelle insiste le texte johannique : il est appelé à être persécuté comme le fut son Seigneur et, en sa vie présente, des maux peuvent fondre sur lui ; mais il vit déjà réellement et simultanément en Christ, il vit déjà entre Ciel et Terre, il est déjà membre participant de la Victoire du Christ. Cette double réalité de notre condition, nous la vivons aussi pendant la Liturgie, en laquelle s’unissent Terre et Ciel, et ce n’est pas pour rien que la vision de saint Jean fut reçue pendant le « Jour du Seigneur », et qu’elle se déclinera en plusieurs évocations d’une admirable Liturgie céleste, cosmique et intemporelle.

A ce premier écrit légué par Père Placide fait suite une remarquable méditation de l’Archimandrite Elie, nous enjoignant de ne pas désignifier ce texte comme s’il ne concernait qu’une « fin du monde » imaginée avec une luxuriance d’images semeuses d’effroi. Il nous montre que tous les fléaux mis en scène ont toujours pour contrepoint l’affirmation radicale d’une Présence invisible, silencieuse et toute-puissante : celle du Christ, celle de l’Agneau égorgé et debout. Oui, le Pantocrator est toujours là, même s’Il habite ce silence qui décontenança Pilate ; Son silence peut fort bien constituer une des modalités de Sa présence. Dans l’Apocalypse bruits, fureurs et facondes appartiennent à la panoplie du Séducteur, du Satan, du Dragon aux sept têtes, or, c’est lui qui sera vaincu, anéanti. Et nous, chrétiens, nous ne pouvons pas ne pas faire l’expérience de cette confrontation cosmique entre le Monde et la vie en Christ. Elle nous habite pendant la Divine Liturgie, au cours de laquelle nous sommes invités à « déposer tous les soucis du monde » pour chanter avec toute l’armée invisible des chœurs angéliques notre adoration ; elle nous habite dans notre prière lorsqu’en dépit des mille diversions qui nous assaillent nous nous efforçons de demeurer stables, en présence de Dieu. Par de tels développements, Père Elie excelle à nous montrer la prégnance, en nous, du combat entre l’Agneau et la Bête, combat qui « se répercute à l’intérieur de nous-mêmes, au fond de notre cœur, dans une lutte invisible participant à la grande bataille cosmique entre Dieu et Satan. »

Deux textes donc, réunis en un seul volume, et chacun au service de cette Révélation confiée à saint Jean, en qui l’Eglise orthodoxe se plait à reconnaître le premier théologien. Un volume à lire, à méditer, à offrir et à diffuser.

Pour ceux qui sont accablés : l’Apocalypse de saint Jean.
Aux éditions du Monastère de la Transfiguration, 258 p

Jean Gobert

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L’œuvre, considérable, du Père Michel Quenot constitue une référence pour tout lecteur soucieux de comprendre le sens spirituel de l’icône, dans l’Orthodoxie. L’auteur sait en expliciter, avec justesse et clarté, les fondements théologiques, ainsi que ses liens essentiels avec les textes liturgiques. Ces clés de lecture, nous les trouvions déjà dans deux ouvrages L’icône, fenêtre sur le Royaume (Cerf 2001) et Les clefs de l’icône. Son langage symbolique (Saint-Augustin 2009). Le premier avait su exposer les grands fondamentaux tandis que le second nous avait rendus davantage attentifs à la symbolique mise en œuvre dans l’iconographie même. Le lecteur pouvait regretter que ces deux approches, si complémentaires, n’aient pas été proposées dans un seul et même volume. C’est désormais chose faite, avec une nouvelle publication : L’icône, aux éditions Orthdruk. Le texte n’est pas une simple reprise de celui paru il y a une vingtaine d’années, il est davantage développé et mieux organisé. Enfin la remarquable qualité des illustrations, tout comme celle de la mise en page, apportent une aide précieuse pour se laisser introduire au mystère de ces signes visibles de l’invisible. Voilà désormais, en un seul ouvrage, une belle introduction à mettre entre toutes les mains !

Jean Gobert

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