Jeudi 16 avril 2020

Pour les vêpres du Grand Vendredi

Très chers amis et fidèles,
Mes bien-aimés frères en Christ,

Pour les Vêpres du Grand Vendredi ( donc célébrées ce soir. ) Vous pouvez lire ceci ce vendredi matin …

L’Office de ce jour aliturgique (sans Liturgie) revêt une physionomie particulière L’Eglise est mue par la préoccupation de ne pas perdre un épisode de la Passion et de la résurrection de Jésus. Au IVe siècle déjà, on avait coutume de se rendre en grand nombre avec l’évêque de Jérusalem sur les lieux où s’étaient déroulés ces événements et de les commémorer par des offices liturgiques solennels. C’est de cela que nous héritons dans nos propres célébrations, comme un dépôt précieux qu’à notre tour nous transmettons.

Commémorant la Sainte Passion de notre Seigneur, ce soir aux vêpres, nous proclamerons les douze passages des évangiles qui constituent l’Office dit « des saintes Souffrance.
Plutôt que de vous présenter quelques textes patristiques sur la Passion ou sur la Croix, je transcris ici pour vous le premier passage, des extraits de l’Évangile selon Jean.

Tous les ans vous l’entendez à l’église ; cette année la loi vous en empêche. Mais puisque force nous est de constater que lorsque nous « entendons » un évangile à l’église, notre esprit s’échappe, des pensées interviennent, des distractions multiples, on peine à se concentrer. Cette fois-ci en le lisant, notre attention pourra être plus soutenue et marquer ainsi plus profondément notre âme. Nous serons des confinés concentrés conscients !
Ce premier évangile représente les ultimes recommandations du Christ avant sa mort. C’est comme un testament ; ce qu’il est essentiel que ses disciples – nous – retiennent et mettent en pratique, la suprême Révélation. Lisez-le, empreignez-vous-en, vous verrez c’est prodigieux et cela seul donne un sens à notre vie, cela lui ouvre la dimension éternelle, C’est un testament mystique, la révélation de l’identité de vie et la communion de notre nature avec celles du Christ, en Lui, par l’œuvre de l’Esprit-Saint ! Saint Paul explicitera ceci dans ses Épîtres, et les Pères jusqu’à aujourd’hui le développeront, le commenteront : Membres réels du Corps du Christ, nous participons à Sa vie, nous sommes intimement unis les uns aux autres en Lui, nous entrons en communion dans Sa gloire, nous sommes « divinisés » par la grâce de Dieu. Ceci se vit dans la « Charité » (agapé – Amour), car Dieu « est Amour – Charité — et Lumière. C’est un mystère inouï, insondable, vertigineux. Dans cette longue et solennelle prière, Jésus ne s’est jamais autant présenté comme Dieu et Homme à la fois. Il dévoile Sa proximité avec Son Père dont Il accomplit volontairement toute volonté ; Il exprime Sa foi absolue en Lui et montre qu’Il a autorité et que ce qu’Il demande le Père l’accomplit. De même qu’Il a créé le monde à son « principe », de même Il le re-recrée dans sa splendeur première : « Père, je veux que là où je suis, ils soient aussi avec moi … etc. »

Laissons-nous nous en imprégner. Voilà ce que Son Amour et Sa patience dans Ses souffrances nous ont procuré malgré nos indignités individuelles ! Que ce soit notre source de joie et le nerf de notre vie. Elle n’a pas d’autre sens… ! Aucun.

 

P. Élie et les sœurs.