L’Epitre aux Hébreux : homélie sur le sacerdoce du Christ

Fresque de la résurrection

Homélie prononcée par l’Archimandrite Elie, le 14 avril 2019, 5° dimanche de carême, dimanche de Sainte Marie l’égyptienne, devant les sœurs et l’assemblée des fidèles du monastère de la Transfiguration.

 

Epitre du 1er dimanche de carême.

Frères, par la foi, Moïse, devenu grand, refusa d’être appelé fils d’une fille de Pharaon, aimant mieux être maltraité avec le peuple de Dieu que de connaître l’éphémère jouissance du péché, estimant comme une richesse supérieure aux trésors de l’Égypte ‘l’opprobre du Christ’ ; car il avait les yeux fixés sur la récompense. Et que dirai-je encore ?

Le temps me manquerait si je racontais ce qui concerne Gédéon, Barak, Samson, Jephté, David, ainsi que Samuel et les Prophètes, eux qui, grâce à la foi, soumirent des royaumes, exercèrent la justice, obtinrent l’accomplissement des promesses, fermèrent la gueule des lions, éteignirent la violence du feu, échappèrent au tranchant de l’épée, reprirent vigueur après la maladie, furent vaillants à la guerre, repoussèrent les invasions étrangères. Des femmes retrouvèrent leurs morts par la résurrection. D’autres se sont laissé torturer, refusant leur délivrance afin d’obtenir une meilleure résurrection. Et d’autres subirent l’épreuve des dérisions et des fouets, ainsi que des chaînes et de la prison.

Ils ont été lapidés, sciés, ils ont péri par le glaive, ils sont allés ça et là, sous des peaux de moutons ou de toisons de chèvres, dénués, persécutés, maltraités, eux dont le monde était indigne, errant dans les déserts, les montagnes, les cavernes et les antres de la terre.

Et tous ceux-là, qui avaient reçu par leur foi un bon témoignage, n’ont pas bénéficié de la promesse, Dieu ayant prévu pour nous un sort meilleur, afin qu’ils ne parviennent pas sans nous à la perfection.

Epitre du 3° dimanche de carême.

Frères, puisque nous avons un grand prêtre éminent, qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, tenons ferme la confession de la foi.

Car nous n’avons pas un grand prêtre incapable de compatir à nos faiblesses, mais il a été éprouvé en tout, de manière semblable, sans commettre de péché.

Avançons donc, avec pleine assurance, vers le trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, en vue d’un secours opportun.

Tout grand prêtre, en effet, pris parmi les hommes, est établi pour intervenir en faveur des hommes dans leurs relations avec Dieu, afin d’offrir des dons et des sacrifices pour les péchés.

Il peut avoir de la compréhension pour les ignorants et les égarés, puisqu’il est, lui aussi, revêtu de faiblesse et, pour cela même, il doit offrir pour lui aussi, comme pour le peuple, des sacrifices pour les péchés.

Nul ne s’attribue cet honneur à soi-même, mais on y est appelé par Dieu, comme Aaron.

De même, ce n’est pas le Christ qui s’est attribué la gloire de devenir grand prêtre, mais il l’a reçue de Celui qui lui a dit : ‘Tu es mon Fils ; moi, aujourd’hui je t’ai engendré’, et comme il dit aussi ailleurs : ‘Tu es prêtre pour l’éternité, selon l’ordre de Melchisédek’.

 

Epitre du 2° dimanche de carême.

Au commencement, Toi, Seigneur, tu as fondé la terre, et les cieux sont l’ œuvre de tes mains.

Ils périront, mais Toi, tu demeures, et tous ils vieilliront comme un vêtement.

Comme un manteau tu les rouleras, et ils seront changés ; mais Toi, tu restes le même, et tes années ne passeront pas.

Et auquel des Anges a-t-il jamais dit: ‘Siège à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis l’escabeau de tes pieds’ ? Ne sont-ils pas tous des esprits officiants, envoyés en service pour ceux qui doivent hériter du salut ? C’est pourquoi nous devons être plus attentifs aux enseignements entendus, pour ne pas être entraînés à la dérive.

Car, si la parole annoncée par les Anges fut confirmée, et si toute transgression et désobéissance ont reçu une juste rétribution, comment nous-mêmes échapperons-nous en négligeant pareil salut ?

Ce salut, annoncé à l’origine par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’ont entendu.

 

Epitre du 4° dimanche de carême.

Frères, lorsque Dieu fit promesse à Abraham, ne pouvant jurer par un plus grand que Lui, il jura donc par lui-même, en disant : ‘Certes, je te comblerai de bénédictions et je te multiplierai grandement.’

Et c’est ainsi qu’Abraham, ayant persévéré, obtint ce qui lui était promis.

Les hommes, en effet, jurent par un plus grand ; et, entre eux, la garantie du serment met un terme à toute contestation. C’est en ce sens que Dieu, voulant bien davantage montrer aux héritiers de la promesse l’immuable fermeté de son dessein, fit intervenir le serment, afin que par deux réalités infaillibles, dans lesquelles il est impossible à Dieu de mentir, nous soyons puissamment encouragés, nous qui avons trouvé un refuge, à saisir l’espérance qui nous est proposée.

Et nous la tenons comme l’ancre de notre âme, sûre et solide, qui au-delà du voile a pénétré, là où pour nous, en précurseur, est entré Jésus, devenu, selon l’ordre de Melchisédek, grand Prêtre pour l’éternité.

Epitre du 5° dimanche de carême.

Frères, le Christ est venu comme grand prêtre des biens à venir, il a traversé le tabernacle plus grand et plus parfait, celui qui n’est pas fait de main d’homme, c’est-à-dire qui n’est pas de cette création, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, et il est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire, nous ayant acquis l’éternelle rédemption.

Si le sang des taureaux et des boucs, si la cendre des génisses, sanctifient par leur aspersion ceux qui sont souillés et leur procurent la pureté de la chair, combien plus le sang du Christ, qui par l’Esprit éternel s’est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il notre conscience de ses œuvres mortes, pour que nous rendions un culte au Dieu vivant !